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Les Ségusiaves, Celtes venus des basses plaines de la Frise et du Jutland, se sont installés sur ce contrefort rocheux au VI e sičcle avant notre čre, puis furent remplacés au II e sičcle avant J.C. par les Eduens, d'origine similaire.

L'occupation romaine, aprčs la défaite de Vercingétorix contre César, se manifesta aussi ŕ la Tour. On retrouve d'ailleurs des vestiges comme :
-des tuiles ŕ rebord,
-des moulins ŕ bras,
-des médailles romaines,
-la ferme « les Olličres » qui tient son nom de l'argile utilisée pour les poteries romaines.
Des camps romains se sont installés dans la région pour permettre la construction de voies militaires et d'un aqueduc. Au bas de la colline de la Tour-en-Jarez, passait une voie romaine ; d'oů le terme « Etrat » qui vient du latin strata (pavé) qui servait ŕ désigner les voies militaires. Un autre vestige témoignant de cette période est une pierre noirâtre, en forme de pyramide sur laquelle était représenté en relief un soleil, surplombé d'un creuset pour brűler la résine. Elle servait de phare et de signal pour prendre les armes.
Le martyre de Saint Ferréol, mort en 304 cita pour la premičre fois le nom de la petite rivičre qui arrose le pays de Jarez : "Jaris". Ce nom donna ŕ la fois le mot Jarez et Gier. Le nom de la "Tour-en-Jarez" (Turris in Jaresio), apparut pour la premičre fois dans une charte de 1167 contenant l'hommage du compte Guy II ŕ Louis VII, Saint-Chamond, la Tour-en-Jarez et Chamousset. La châtellenie royale de la Tour-en-Jarez dépendait du comté du Forez. Le château entouré de deux enceintes, fut construit au XII e. A partir du XIV e sičcle, la route longeant la colline devint une des routes essentielles reliant Vienne ŕ Montbrison pour les pčlerins. En 1531, le Forez fűt rattaché définitivement ŕ la Couronne. La Tour-en-Jarez entra en 1537 dans le royaume.

Les épidémies de peste
: Au XIV e sičcle, deux épidémies touchčrent particuličrement le village. La premičre en 1348 sévit pendant tout l'été. La seconde se répand en 1361, vers les derničres semaines de Mai. La peste fut trčs virulente. Elle sévit aussi en 1586. Différentes disettes et famines touchčrent la commune, en hiver 1693-1694, contraignant les petits gens ŕ manger la chair des chevaux, chiens, chats et l'herbe au printemps… D'autres frappčrent de plus belle en 1709 et 1789.
Le 28 Février 1862, les nouvelles limites de la Tour-en-Jarez furent décidées et une loi autorisa l'extension du village. Elle s'agrandit alors de 984 hectares et de 700 habitants. C'est en 1884 que la commune fűt divisée en deux : la Tour-en-Jarez et l'Etrat.

 

Les forteresses : Le bourg de la Tour en Jarez fűt le sičge d'une châtellenie comtale dont le Capitaine Châtelain fűt désigné par les Comtes de Forez, et St Etienne était également incluse dans la juridiction du village.
Ce site fut utilisé pour la défense du pays. Durant la guerre de Cent ans, aprčs la défaite de Poitiers en 1356, les incursions anglaises s'étendirent ŕ l'Auvergne puis au Forez. Les Foréziens furent pris au dépourvu car leurs tableaux tombaient en ruines et les villes n'étaient pas protégées. La Fouillouse, la Tour-en-Jarez et Saint-Héand furent dotées d'une capitainerie en 1364, modifiée en 1368 pour contrôler la route du Puy-en-Velay. Elle fűt supprimée de la Tour, le 7 Juillet 1382.
Ce village fortifié possédait un château avec des bastions. Le systčme de défense se composait principalement de trois tours, dont la plus grande, placée vers le calvaire s'appelait la Grand' Tour. La commune en a gardé ce nom depuis le Moyen-Age. Jarez était un petit pays, avec un titre de comté qui faisait partie du Lyonnais.

Les diverses activités au Moyen-Age : On trouve de nombreuses forges dans le village car la Tour-en-Jarez et l'Etrat constituaient des centres métallurgiques importants au XIV e sičcle. Les hommes étaient pour la plupart armuriers,et les femmes dévideuses. Ils ciselaient, martelaient, ouvrageaient des fusils. L'habilité des armuriers de la Tour était connue dans tout le pays. La ciselure des Gabions était la plus connue. Aujourd'hui, il n'y en a plus du fait de l'industrie stéphanoise. De plus, des coutelleries apparurent dans cette région et des tisserands travaillčrent dans le village. Ils produisaient des draps noirs, des bureaux et des camelins, draps de qualité courante. La production locale ne suffit pas ŕ la population, qui se vit contrainte d'importer des bureaux de Vienne et d'autres draps « bleus», des brunettes rouges ou noires, des « verts » en provenance des régions méridionales, des draps blancs du Puy-en-Velay et des draps flamands.

 

L'église : Ce village fut marqué par une importante activité religieuse. La premičre église fondée sur le site de celle actuelle, aurait été édifiée au IX e ou X e sičcle. Les fondations de l'église actuelle datent du XVI e sičcle.
Cette église posséde deux objets de grand intéręt, classés monuments historiques:

  • La statue de Saint Marie-Madeleine (XVčme sičcle) située sur la gauche du coeur.

  • La plus ancienne et la plus grosse des quatre cloches, qui fut installée et baptisée en 1542, le jour de la Saint Pierre. Elle posséde une grande quantité d'inscriptions en relief et en caractčres gothiques.

Le comte de Forez, qui possčdait la châtellenie de la Tour, fűt en partie responsable de l'essor religieux de son domaine. Guy II y fit construire l'église de Valbenoite, et il détenait quelques droits sur la paroisse de Saint Etienne. De nombreuses confréries (associations d'habitants) furent fondées ŕ la Tour-en-Jarez au XV e et XVI e sičcle. Les guerres de religions : La famille de Saint-Priest, branche de la famille de Saint-Chamond, s'est signalée par sa cruauté lors des guerres de religion dans le Velay. Aimnard de Saint-Priest qui a choisi le camp catholique, se fit notamment remarquer lors du sičge de Saint Pal-de-Mons. Il revînt sur sa parole, et exécuta la plupart des religionnaires qui se rendirent aprčs un long sičge.